Zan Zengedi Azadi

Femmes Vie Liberté !

 

Le 13 septembre 2022, Mahsa Jina Amini a été arrêtée à Téhéran par la «police des mœurs» chargée de faire respecter le port du voile obligatoire aux femmes. Mahsa Jina a été frappée si brutalement au commissariat qu’elle est tombée dans le coma. Elle est décédée de ses blessures, le vendredi 16 septembre, à l’âge de 22 ans.

Cette nouvelle exaction, qui est pourtant le quotidien des femmes en Iran, est à l’origine du mouvement massif de contestation du peuple iranien et notamment des jeunes auxquels le régime totalitaire en place répond par une répression sanglante et aveugle.

Depuis plus de deux mois, les iraniens manifestent en foule au péril de leur vie pour revendiquer la fin de la république islamique, en place depuis 43 ans, muselant le peuple d’une main de fer, en appliquant emprisonnements arbitraires, tortures et peine de mort contre tout opposant politique.

 

« Femme Vie Liberté », est le cri que scandent les Iraniennes et Iraniens depuis la mort tragique de Mahsa Jina.

 

Le régime iranien tente depuis plusieurs semaines d’étouffer le mouvement en usant de la plus grande violence. Les forces de sécurité de la République islamique tirent à balle réelle sur les manifestants, y compris les enfants. Les arrestations se multiplient.

A ce jour, selon l’ONG des droits de l’Homme en Iran (IHR) basée à Oslo, 483 personnes ont été tuées dont 58 enfants. Selon l’ONU, plus de 15 000 personnes ont été emprisonnées depuis le 16 septembre dernier. En prison, les détenus sont battus, violés et torturés.

Une enquête menée par CNN le 21 novembre dernier a réuni des dizaines de témoignages d’Iraniennes et Iraniens victimes de sévices sexuels lors de leur détention.

 

Malgré la répression, des rassemblements continuent de se tenir quotidiennement dans les universités du pays, des manifestations ont lieu dans de nombreuses villes, des raffineries sont en grève, les commerces du bazar de Téhéran ont tiré le rideau, des lycéennes et des collégiennes se photographient défiant le régime, des femmes marchent dans la rue sans voile.

 

Aujourd’hui la situation en Iran est très grave, elle commence à basculer vers le massacre.

Face à cette contestation qui perdure et la remise en cause du régime, la République islamique a annoncé par la voix du chef des gardiens de la révolution qu’elle allait intensifier sa répression.

Cette intensification de la répression s’est traduite par l’organisation de « procès » collectifs et expéditifs, sans le moindre respect des droits de la défense, conduisant à des condamnations à mort par pendaison à l’abri des regards.

L’autorité judiciaire iranienne a annoncé que des « procès » se tiendront pour mille personnes arrêtées durant les manifestations dans la province de Téhéran parmi elles, on compte 19 avocats et 51 journalistes.

 

Lorsque les avocats sont eux-mêmes emprisonnés, que reste-t-il au peuple qui manifeste pour le respect de ses Droits ?

 

Nous sommes fiers des actions menées par notre Ordre qui a notamment organisé le 17 octobre dernier un rassemblement qui a réuni une centaine de confrère en soutien au peuple iranien.

Le Conseil national des Barreaux a pris une résolution en soutien de la mobilisation en Iran le 18 novembre dernier condamnant avec fermeté la répression intolérable du peuple iranien et des avocats en totale violation des traités internationaux.

 

Le courage immense des Iraniennes et Iraniens nous oblige, nous souhaitons par notre engagement porter leur voix et les soutenir dans leur lutte pour la liberté.